Jouer
Jouer, pour l’enfant, est primordial : par le jeu, et avec les jouets, il prend du plaisir, mais surtout il expérimente ses capacités motrices et intellectuelles, découvre son environnement et interagit avec les autres individus. Jouer est donc un facteur essentiel de son développement et de son intégration dans la société, fonction reconnue seulement à partir des années 1950.
Si certains jeux et jouets paraissent universels et éternels (faire la course, exercer son adresse avec un quelconque jouet, construire une cabane, s’occuper de sa poupée, etc.), ils évoluent pourtant en même temps que la conception qu’on se fait de l’enfant et de la place qu’on lui donne : jeux d’intérieur ou d’extérieur, jeux et jouets individuels ou jeux de groupes et jeux de société, jeux et jouets d’imagination, d’imitation, de construction, de motricité, d’adresse, etc., tous sont des miroirs de l’enfant et surtout de la société dans laquelle il évolue.
Avant l’ère de leur fabrication industrielle à grande échelle, les jouets peuvent être un marqueur social : si les principes d’un jeu ne changent pas, en revanche le jouet est plus ou moins élaboré, complexe… et onéreux, suivant la classe sociale de son petit propriétaire. Le vélo, par exemple, et a fortiori, la voiture à pédales, sont l’apanage des enfants d’une classe sociale plus favorisée.
Enfin, les jeux et jouets, parfois issus d’une longue tradition (comme les dés, les rondes et comptines), peuvent être porteurs d’inscription dans un rôle sexué ou être des rites de passage : avoir sa première poupée et s’en occuper, c’est préfigurer son futur rôle de mère ; enfourcher son premier vélo, c’est avoir la possibilité d’explorer, d’agrandir son espace vital, en toute indépendance.