Nourrir
Nourrir l’enfant conditionne sa santé et parfois même sa survie. Au XIXe siècle, la mortalité infantile est souvent causée par une alimentation défectueuse et corrompue, et notamment par l’emploi de lait animal contaminé ou de bouillies indigestes. Dans un contexte de peur de la dépopulation, les médecins s’immiscent avec autorité dans ce qui était auparavant l’affaire des seules femmes, et accusent les mauvaises mères de mal nourrir leurs enfants, notamment en les confiant à des nourrices mercenaires, et d’aggraver ainsi la mortalité infantile.
Si seul l’allaitement maternel trouve grâce à leurs yeux, il leur faut aussi tenir compte des réalités sociales et notamment du travail des mères, qui le rend impossible. Des solutions alternatives sont développées. Les découvertes de Pasteur permettent de stériliser le lait et les biberons et de réhabiliter l’allaitement artificiel, les industries agroalimentaires fournissent des farines lactées et des aliments infantiles de qualité. Grâce à l’initiative privée puis à la puissance publique, des crèches et des ouvroirs accueillent les tout-petits, offrant les conditions d’un contrôle sanitaire accru des enfants et de leur alimentation.